Le FSE et Plaine de Vie

Chères adhérentes, chers adhérents,

Vous commencez certainement à bien cerner le fonctionnement de notre association pour ce qui relève de la distribution des paniers de légumes mais Plaine de Vie c’est aussi tout un côté administratif que vous ne voyez pas souvent (et dont on vous parle trop peu). Alors en ce début d’année 2017, un nouvel évènement dans la vie de l’association me donne l’occasion de vous ouvrir les portes du côté (obscur) de l’association.

Dès le 1e janvier 2017 nous entrons effectivement dans le FSE. Quésako ? Le Fonds Social Européen est un fonds structurel d’investissement mis en place par l’Union Européenne. Pour faire simple, c’est une somme d’argent allouée à chaque pays membres pour financer les dépenses d’investissement des projets mis en place pour aider les groupes de personnes les moins qualifiés et les plus exposés au chômage : les jeunes, les demandeurs d’emploi, les inactifs, les handicapés, les étudiants, etc.

Entre 2014 et 2020 la France a reçu une enveloppe de 6 milliards d’euros à répartir sur tout son territoire. Nous, à Plaine de Vie, nous avons répondu à un appel à projet de la région Ile de France sur le thème « lutter contre la pauvreté et promouvoir l’inclusion ». Après avoir rempli un important dossier de demande nous avons reçu l’aval de l’AGFE, gestionnaire des fonds sur ce projet, pour une opération de 1 an, du 1e janvier 2017 au 31 décembre 2017.

Même si nous sommes toujours satisfaits de recevoir des subventions grâce au montage réussi de nore dossier de demande, rentrer dans le FSE c’est aussi une grande part d’inquiétudes. Vous trouverez peu de structures bénéficiaires qui vous diront « le FSE, c’est trop facile ! ». Parce que derrière cet argent il y a tout un système de pièces justificatives à apporter pour montrer que le travail a été fait dans le sens de l’appel à projet. C’est ainsi pour toute subvention reçue, il y a des pièces comptables à justifier : les factures, les relevés bancaires, les justificatifs de l’argent qui rentre dans l’association.

Mais on ne traite pas que de l’argent, on s’occupe de l’humain aussi (et surtout).

Notre appel à projet mettait l’accent sur les Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV). Descendant des ZUS notamment, le QPV est un quartier dont les périmètres sont définis par décret sur un critère unique : celui du revenu médian des habitants. Pour nous c’est en même temps une bonne et une mauvaise chose : nous avons toujours accueilli des salariés issus des quartiers prioritaires ce n’est donc pas une grande révolution ; le problème c’est qu’avec le FSE c’est 75% de nos salariés qui doivent habiter en QPV. Cela signifie que notre recrutement se centre aujourd’hui uniquement sur ces quartiers, ce qui va un peu à l’encontre de notre envie d’établir une mixité sociale au sein de Plaine de Vie.

Pour justifier ces 75%, il va falloir mettre en place un système bien fléché : un questionnaire à faire remplir au salarié quand il arrive sur la structure (et aussi pour ceux qui sont là depuis des mois), et des pièces à demander en plus aux salariés pour la constitution du dossier – notamment un justificatif de domicile qui peut parfois être difficile à obtenir. Ces pièces doivent être conservées et classées durant 10 ans. Les données devront être rentrées régulièrement sur le site Internet du FSE, parce que nous sommes susceptibles d’être visités par un inspecteur à tout moment.

Vous serez peut être aussi surpris de voir surgir un peu partout, les logos du FSE, ils doivent être présents sur tous nos supports de communication. L’Europe par le biais du FSE, veut valoriser son soutien.

Bref, c’est toute une organisation à mettre en place et c’est toujours un peu stressant quand on sait qu’il y a de grosses sommes d’argent en jeu. Celles-ci peuvent ne pas être versées si le dossier est mal géré et le suivi trop peu précis.

Mais pour que notre belle aventure continue il n’y a pas d’autres voies. L’argent reste bien le nerf de la guerre et aujourd’hui l’Europe en est un gros pourvoyeur, alors que les collectivités territoriales voient leur soutien à la baisse. S’il faut redoubler de travail du côté administratif et bien nous serons sur le pied de guerre car le projet associatif est toujours là pour nous le rappeler, l’insertion sociprofessionnelle est notre raison d’être. Et quel bonheur de voir un salarié en insertion signer un CDI, s’installer dans un logement correct, apprendre à lire et écrire ou juste retrouver le sourire. Ca, ça n’a pas de prix !

Manon OUVRARD. Coordinatricemanon-188x300

 

 

 

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